Coût du travail : comment gérer un environnement complexe
M ichel est notre expert AREXA en coût du travail. Depuis plus de 25 ans il accompagne les entreprises dans l’analyse de leurs cotisations patronales. Son expertise senior, couplée à de puissants outils mathématiques de Datascience permet d’analyser et d’identifier toutes les pistes possibles d’optimisation et de sécurisation de ce poste de charge très important dans les entreprises de l’hexagone.
Mais à propos, le coût du travail est-il trop élevé ? Comment m’assurer que j’obtiens les exonérations auxquelles j’ai droit ? Quelques exemples ?
Ce sont les questions que nous lui avons posées. Il nous partage sa vision du métier.
Retrouvez notre article sur la définition du coût du travail ici.
Le coût du travail doit s’envisager de façon globale
J’entends beaucoup dire que le coût du travail est trop élevé.
C’est vrai qu’en 20 ans il n’a eu de cesse d’augmenter. En 1985, le coût salarial était autour des 12%, aujourd’hui on est plutôt autour des 21%. Même chose du côté des charges patronales, on est passé de 30% à 42%.
Les salaires inférieurs à 2400/2500€ bruts sont éligibles à la « Réduction Fillon », une dénomination familière utilisée pour parler de la réduction générale des cotisations. Avant 2018, on parlait de réduction des cotisations de sécurité sociale mais elle concerne depuis également le régime des retraites.
Résultat, un salarié au SMIC a un coût patronal aujourd’hui autour des 15%. La « Réduction Fillon » neutralise toutes les cotisations URSSAF.
Pour un salaire moyen autour de 2000€ brut le coût du travail va se situer autour de 35%.
A savoir que jusqu’à 3800€ brut, il y a une exonération complémentaire potentielle de 6%.
C’est au niveau des cadres que le coût du travail pèse le plus lourdement. On va très vite monter à 45/50% de cotisations. Entre un salarié au SMIC et un salarié cadre, l’entreprise peut verser jusqu’à trois fois plus de charges.
Il y a bien sûr un effet pervers possible… Cela peut favoriser l’embauche à des salaires plus bas… Mais il n’y a pas de solution idéale. Une loi Fillon « inversée » qui allègerait les cotisations sur les plus hauts salaires, augmenterait le coût des salaires plus bas et viendrait pénaliser l’embauche des salariés peu qualifiés.
En résumé, si le coût du travail augmente, il existe plusieurs dispositifs pour l’alléger, en particulier sur les tranches inférieures à 3800€.
Il y a pour moi d’autres composantes qui rentrent en ligne de compte dans le coût du travail comme :
- Le coût du turnover, c’est-à-dire le coût de formation. C’est un coût qui peut peser lourd lorsqu’on doit gérer beaucoup de turnover. Dans des métiers comme le nôtre, c’est jusqu’à deux ans de formation pour qu’un collaborateur soit pleinement opérationnel !
- Le coût du temps passé sur les procédures liées aux démarches, même si celles-ci ont été simplifiées avec le temps.
- Le coût lié à la complexité de l’environnement. Et c’est à mon sens le plus élevé.
La complexité du coût du travail émane plutôt de l’environnement
En France, nous avons une logique bien à nous qui consiste d’un côté à alourdir les cotisations et de l’autre à créer des dispositifs d’exonérations ! L’État est systématiquement tiraillé entre deux pôles opposés :
1° Réduire au maximum les exonérations possibles pour augmenter les recettes
2° Gérer les effets pervers : si le coût du travail augmente trop, cela se répercute sur l’emploi, donc il faut aider les entreprises.
Il y a de nombreuses normes à respecter, l’environnement des cotisations est très complexe et cela ne va pas en s’arrangeant, les erreurs sont constantes. Ceci étant, la loi du 10 août 2018, dite loi ESSOC a instauré un principe de droit à l’erreur qui permet la correction par les contribuables des erreurs commises de bonne foi (le « droit à l’erreur ») et renforcent la sécurité juridique et le dialogue avec l’administration fiscale. C’est une bonne chose car les entreprises ne peuvent pas être spécialistes de tout.
Et heureusement, nous sommes là aussi pour accompagner les entreprises dans cette complexité. L’automatisation du traitement des dossiers par les organismes comme l’URSSAF n’a pas facilité la gestion des problèmes. Dès qu’il y a un grain de sable la machine s’emballe !
Il y a 15 ans, lorsqu’un Directeur Financier rencontrait un problème sur un dossier, il pouvait appeler l’organisme et traiter directement avec un interlocuteur dédié. La résolution se faisait rapidement et directement. Aujourd’hui cela passe par des plateformes d’appels et cela s’est complexifié pour être mis en lien avec une personne ayant un pouvoir d’action.
Cela rajoute de l’inertie ! Pendant que le DAF attend la réponse d’un gestionnaire, la « machine » est lancée : il reçoit un avis amiable, un dernier avis avant relance, un dernier avis avant poursuite puis les huissiers.
Au final il faut trois fois plus de temps aujourd’hui pour régler un problème.
C’est ingérable pour des directions financières et administratives déjà saturées par la charge de travail.
De plus si les organismes de contrôle travaillent en principe à charge et à décharge, chaque année en France, il y a 1,4Mds€ de redressement pour 200M€ de restitutions (gains). Les exonérations possibles ne sont pas systématiquement détectées lors des contrôles. Face à cette complexité, sans être accompagné par un tiers, on passe à côté.
Bien gérer son coût du travail, cela demande du temps, des outils très performants, de l’expérience et une connaissance pointue des mécanismes
En tant qu’expert AREXA j’accompagne les dirigeants, les DAF, les DRH, les responsables paies, sur la bonne maîtrise de leurs cotisations patronales. Les enjeux sont forts en ce moment sur le coût du travail face aux évolutions actuelles.
Quelques exemples :
Un premier dans le domaine du transport : C’est un secteur où les marges sont très faibles, 1,5% à 2,5% avec une concurrence très forte des pays de l’est. Il existe une DFS (Déduction Forfaitaire Spécifique) pour les frais professionnels qui permet des abattements d’assiette pour certaines professions qui ont notoirement des frais de déplacement élevés. Dont le transport. C’est une mesure qui a fait baisser le coût du travail sur les chauffeurs routiers. Les règles pour en bénéficier viennent d’être complexifiée. Potentiellement, plus de 80% des entreprises ne pourront plus en bénéficier. Cela va faire remonter significativement le coût du travail dans le transport à partir de 2023.
Un deuxième exemple avec le versement transport, qui concerne toutes les entreprises qui versent à peu près 2% de leur masse salariale. Désormais pour bénéficier de l’exonération, il faudra que le salarié soit parti du bureau auquel il est rattaché pendant 3 mois, en continu, sans retour et dans un lieu fixe. Combien de collaborateur cela va-t-il concerner ? Très peu !
Ce sont deux exemples typiques des casse-têtes auxquels sont confrontés les entreprises en ce moment.
Je connais très bien ces dispositifs, ces mécanismes. Lorsque j’accompagne les entreprises, je mets mon expertise et mon expérience de plus de 800 missions réalisées, à leur service pour leur permettre de bénéficier du maximum d’exonérations et d’éviter de verser des taxes en trop, en garantissant la conformité réglementaire par une démarche totalement sécurisée et respectueuse des règles RGPD. C’est primordial.
La « réduction Fillon » est aussi un exemple typique. C’est tellement compliqué que je vois énormément d’erreurs.
AREXA vous accompagne dans la maîtrise de votre coût du travail
Chez AREXA, nous utilisons la Datascience et des algorithmes puissants associée à des expertises métier très senior pour analyser les charges sociales des entreprises et détecter les potentiels d’optimisation et les voies de sécurisation. Nous intervenons sur le passé (rétroactif, on peut revenir en arrière sur 3 ans), sur le présent et sur le futur (prédictif). Notre approche est unique en France.
Le meilleur conseil que je puisse donner aux entreprises : faites-vous accompagner pour mieux maîtriser vos cotisations.